Abstract:
Ces dernières années les thèmes de liberté et démocratie ont remplacé ceux de développement et de construction de la nation et ils dominent les discours de politiques et d'études africaines. La majorité des analyses, celles qui diagnostiquent la nature de la crise africaine de gouvernement ainsi que celles qui prescrivent des solutions, ont tendance à être d'orientation politique et économique. L'article déclare que les discussions morales et culturelles de la crise et les rectification apportées n'ont pas reçu l'attention qu'elle meritent. Plus particulièrement, il établit que les écrivains ont sondé les tourments des sociétés africaines modernes plus profondément que n'ont pu le faire les intellectuels. En fait, les écrivains ont été les premiers à noter que le potentiel émancipatoire d'indépendance avait été exagéré, et cela bien avant que les politologues n'aient découvert “la crise” africaine. Cet article explore les raisons derrière ce phénomène et suggère de permettre aux écrivains de s'exprimer en toute liberté dans les discussions actuelles sur la démocratie et l'avenir de l'Afrique, car l'enjeu n'est pas seulement de concevoir de nouvelles structures politiques. Il est aussi de créer un nouvel ordre culturel et moral.